Petite Histoire De Linux
Unix : l'ancêtre
Au tout début, il y avait l'ancêtre Unix, créé
par les bureaux d'études d'AT&T en 1974. A cette "époque" préhistorique,
les ordinateurs n'étaient que de gros calculateurs peu puissants, très chers,
et presque incapables de communiquer entre eux. En effet, chaque constructeur
produisait leurs propres systèmes d'exploitation, incompatibles entre eux
évidemment. Dans cette jungle, Unix se détache : il est capable de fonctionner
sur tout type de machine : c'est exactement ce que recherche l'ARPA
(Advanced Research Projects Agency), organisme public américain fondé
par Heisenhower dans les années 1950. Son but premier : relier des centres
militaires stratégiques de telle façon que lorsqu'un centre est détruit
(nous sommes en pleine guerre froide), les autres soient capables de continuer
à communiquer. Ainsi s'est développé le premier grand réseau informatique
reliant des machines hétéroclites : Arpanet, l'ancêtre d'Internet.
Le début de l'Open Source
L'ARPA stimule la recherche en informatique, via
des grandes universités qui s'ajoutent progressivement au réseau (29 centres
en 1972) et qui n'ont pour contrainte que la transparence de leurs travaux.
En programmation, c'est ce qu'on appelle le code-source : ce sont
les lignes de codes, inventées par les programmeurs, et qui sont la recette
de fabrication du logiciel. Cependant, ces lignes sont en langage humain
(ou presque !), du type "si X prend telle valeur, alors faire ceci, sinon
faire cela". Un ordinateur étant incapble de comprendre un tel charabia,
on compile alors le programme qui finit par s'écrire sous forme
binaire , ou code exécutable (une séquence ordonnée de 0 et de
1), seul langage qu'un ordinateur peut comprendre. Seulement, dans ce processus
de "traduction" que constitue la compilatioin, on perd la signification "humaine".
Autrement dit, le logiciel fonctionne très bien, mais on ne sait pas ce qu'il
y a "dedans", comment il a été fabriqué. Embettant, lorsqu'on veut améliorer
soi-même le programme, ou lorsqu'on veut juste vérifier (il faut quand même
être programmeur) qu'il ne renferme pas de virus...
C'est pour cette raison que l'ARPA finance seulement les recherches en
"open-source", littéralement source-ouverte. En gros, on vous vend le logilciel
sous forme compilée pour votre ordinateur et sous forme de code-source
pour vous (n'oubliez pas qu'à l'époque, utiliser un ordinateur revient souvent
à être programmeur).
Ceci fera le succès d'Unix, qui se répend très vite aux Etats Unis, avec
le soutient du gouvernement. Etant "open-source", le code source circule
sur le réseau Arpanet, et s'améliore au passage dans chaque université. Ainsi,
Unix se bonifie de jours en jours jusqu'en 1986. A cette date, le soutient
de l'ARPA devient inutile : la fabrication de logiciels est devenue une
activité lucrative. Très rapidemment des sociétés privées (Sun ou Hewlett-Packard)
développent leur propre version d'Unix, incompatibles entre elles, et
propriétaires. Autrement dit, on retombe à l'époque sombre de la jungle
informatique d'avant - Unix. Et c'est l'envolée d'une certaine société basée
à Seattle, dont la célèbre fenêtre est toujours fermée aujourd'hui ...
Et Linux dans tout ça ? Histoire(s) de GNU...
On pourrait croire à la fin du mouvement du
logiciel Libre
(les logiciels open-source libres), mais un certain Richard Stallmann, informaticien
au MIT (
Massachussets Institute of Tecnology) crée en 1984, avec
un noyau d'irréductibles, la
Free Software Foundation (FSF). Son
projet (qualifié d'utopique à l'époque) : inventer un système d'exploitation
libre et gratuit de type Unix, baptisé
GNU. Pourquoi GNU ? (attention,
Bac + 5 exigé !) "N" pour "not", "U" pour "Unix", et "G" pour ... GNU !
D'où "
GNU's not Unix" ("GNU n'est pas Unix"). Stallmann s'oppose
totalement au concept de logiciel propriétaire "copyrighté" (le
copyright
est l'équivalent du droit d'auteur français) en proposant des logiciels
"copyleftés" selon la
Licence Publique Générale (LPG) ou
GPL
(
General Public License).
La GPL (General Public License) : LA licence pour Linux
Le concept est assez simple : on peut copier, modifier et
distribuer (gratuitement ou pas) un logiciel libre, à la condition que le
produit final soit lui-même en licence GPL. En fait, on enlève ainsi tout
obstacle à la diffusion du logiciel, tout en empêchant qu'il soit accaparé
par une seule société privée qui en ferait un logiciel propriétaire (c'est
ce qui est arrivé à Unix, open-source mais pas libre).
Enfin Linux, ou plutôt GNU/Linux...
Le projet GNU avance dans l'ombre jusqu'en 1990, mais
il n'a encore fait fonctionner aucun ordinateur dans le monde... C'est en
1991 qu'un jeune étudiant finlandais en informatique,
Linus Torvalds
(retenez le prénom) développe, à 21 ans, le noyau (ou kernel en Anglais)
pour un système GNU. C'est la brique élémentaire qu'il manquait à l'édifice !
Aidé dans sa tâche par une communauté très active sur le tout jeune Internet
(d'où l'intérêt de fournir le code source), Linus finalise en 1993 la version
1.0 de
GNU/Linux. Distribuée gratuitement sur le web, le succès est
fulgurant dans le milieu des
serveurs (ces machines très puissantes
qui hébergent par exemple un site Web ou un compte mails, ou gèrent les réseaux
d'entreprises, et qui ne doivent
jamais tomber en panne). Aujourd'hui,
Linux est au coude à coude avec Windaub NT en nombre de licences dédieés aux
serveurs.
Alors, faites le pas, essayez Linux sur votre ordinateur, qu'il soit
P.C., Mac, ou autre, il y a toujours une version adaptée à vos besoins (voir
Linux VS Windaub). En route avec le mystérieux pingouin...